J'ai senti contre
mon flanc
La longue caresse tiède du nénuphar,
Alors que je m'enfonçais lentement
Dans les langueurs du marécage.
J'ai goûté
contre mes lèvres
La spongieuse verdure de la feuille du nénuphar,
Alors que mon visage s'écrasait
Dans l'eau vitreuse du sommeil.
J'ai vu de mes
yeux morts
La belle fleur rosée du nénuphar,
Avant de m'oublier dans la tendre chaleur
Du cur de l'eau terreuse.
J'ai su du nénuphar
La profonde compassion,
Tandis qu'au-dessus de moi
Quelques oiseaux flottent dans le ciel.
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